Les Chevrin en Inde

Calicut : ville active sans charme particulier, mais avec 2 pôles qui valent la visite; petit voyage dans le marché de gros en riz, et plongée au 19ème siècle dans la filature installée par les Anglais, qui n'a pas bougé d'un... fil ! Quasiment toute la production est exportée, on peut cependant acheter sur place dans le magasin d'usine. Si on achète d'abord (draps, sacs, nappes, tissu d'ameublement au mètre...), on a droit (en demandant gentiment !) à la visite de l'atelier qui n'est pas proposée aux touristes. C'est passionnant, on se croirait dans un roman de Dickens, Zola ou Kipling ?

Les hommes tissent le coton : le calicot                        Des femmes filent sur des rouets

   
Des rayures, fines, fines, fines        Des centaines de métiers sur des m2 infinis

le coin des fileuses

   
Le marché de gros du riz (des riz plutôt)          des riz, des graines, du sucre de canne en cônes

Etape en pleine jungle (parc national de Mudumalai avec tigres et éléphants sauvages,
entre états du Karnataka et Tamil Nadu) : toute la fraicheur matinale d'une hutte de "Jungle Retreat"
    
où nous avons bien dormi, à l'air "pleine nature".  Entre ciel et terre, la cabane "Lune
de miel" (rachetée à Assurancetourix), la piscine et son... mille-pattes géant !

Sur la route, le Karnataka regorge de gros-culs

Pare-choc customisé .

On sillonne les montagnes entre plantations de thés, jusqu'à Mysore

Mysore, où seul le marché aux fleurs nous a semblé vraiment
valoir le détour (le palais est kitchissime, grand soit, mais bof)

Mysore, marché encore. Poudres et bananes. Des centaines de mètres d'étals
de bananes (celui-ci n'est qu'un parmi d'autres...) et ce ne sont pas toutes
les mêmes !

Arbre Banyan, du parc de Tippu Sultan, à côté de Mysore.
Tippu Sultan avait demandé à ses conseillers qui pourrait l'aider
à mettre les Anglais dehors. Renseignements pris, on lui a recommandé
les Français qui s'étaient illustrés pendant la guerre d'indépendance des
Etats Unis. Les fresques du palais (interdit de photo à l'intérieur) sont
donc truffées de soldats français combattant aux côtés des indiens,
contre leurs voisins d'Europe !

et un autre banyan, très très très vieux, dans un parc de Bangalore

Brindavan Gardens : pas de photo, mais un petit commentaire sur une visite qui n'est pas dans les guides touristiques des alentours de Mysore (environ 30 mn de voiture). Un immense barrage sur la rivière Kauvery (très vénérée dans le Karnataka) alimente en eau une grande partie de la région (plusieurs états en sont dépendants et se bagarrent régulièrement sur le droit à utiliser son eau). Sous ce barrage, un parc "botanique et aquatique" a été aménagé : "Brindavan Gardens". Le parking rappelle celui de Disneyland : voitures, bus en quantité, mais en moins bien organisé (c'est peu de le dire). On vient y voir les fontaines et se rafraîchir à leur bruit, se promener le long d'allées bien aménagées,  déguster des bonbons et barbes à papa, des "saucisses-frites" locales, acheter des gadgets, ou encore visiter un aquarium. Il y a foule (à l'indienne, ça veut dire que c'est archi-bondé) et tout le monde attend le clou de la journée, le spectacle musical nocturne avec fontaine dansante. Une chorégraphie d'eau et de lumières, dans une fontaine spécialement aménagée d'environ 10m de diamètre, avec 2000 spectateurs (ou plus ?) qui se pressent (aux sens propre et figuré) pour avoir la meilleure place (environ 200 gradins sont disponibles, le reste, c'est debout tout autour, sans canalisation des flux humains - là c'est encore l'ex-Disneyland qui s'exprime). Une sacrée expérience, au coude à coude, un vrai bain de foule. Pas un touriste occidental en vue. Nous avons atterri là sur les conseils de notre chauffeur, Francis, qui voulait absolument nous faire voir ce coin, et finalement, ç'a été une expérience très rigolote, assez représentative de ce qui attire la classe moyenne montante en Inde. Dans ce cas, voir une grande réalisation technique, assortie d'une note récréative. On regardait souvent en l'air, cette grande muraille qui surplombe les jardins, avec des petits passages suitants, en se disant "pourvu que ça tienne" ! Mais on est resté jusqu'au bout du spectacle quand même.

Retour à Delhi. Quelques photos de la maison. Chambre d'Anouk

Chambre de Nathan
Elles ont évolué depuis la photo, avec des décors au mur.

Après le pays Coorg, direction la plage. Voici quelques images de notre traversée en direction de l'océan Indien, de l'autre côté des "western ghats", la chaîne de montagnes qui longe la côte ouest du sud de l'Inde.

   
Palmiers champêtres       Couleurs villageoises du Karnataka

Halebid - Belur : deux temples de la période Hoysala
Dentelles de pierre (stéatite, tendre quand elle est jeune, puis durcit à l'air - mais quand même... !)

   
Un éléphant parmi plus de 200.        Belur. Chaque "bande" est une frise de sculptures

   
Le portique d'entrée de Halebid        Silhouettes du temple d'Halebid

 
A l'intérieur du temple Halebid                       Devant Belur

Avant de quitter la petite ville d'Hassan, quelques images locales...

Un sadhu de plus

Au programme du Rex cette semaine-là à Hassan.

Sur la route, temple Jain, avec le plus grand monolithe connu au monde (17 m)
D'abord, on escalade (pieds nus) une colline pour arriver sur le site de la statue

La pierre brûle les pieds               La méditation est telle que le lierre a pris racine

Un autre Gulliver

Petite semaine de repos à Kappad Beach Resort
Petit hotel de 4 bungalows (16 chambres en tout), quasiment les pieds dans l'eau. On a la plage juste devant la terrasse des chambres.

Anouk, et la plage un dimanche                   La plage en semaine !

Visite des "backwaters" (étangs et canaux d'eau juste en bord de côte à l'intérieur des terres)

Rencontre au sommet

Rasé à la Dickens, c'est mon favori !

Motif de notre descente dans le Sud : les 25 ans de mariage de nos "vieux" amis Louella et Bopaya, ex-voisins de campus en Pennsylvanie. Cela nous vaut une visite du pays Coorg, encore très fier de ses origines "tribales" de guerriers, descendants des armées d'Alexandre le Grand. Pays de planteurs de café, poivre, cardamome, et un peu de vanille (mais la production est marginale, les bénéfices n'étant plus suffisants). Bopaya est très heureux de nous faire visiter les domaines de ses cousins et de ses parents.

La plantation de Ravi, un cousin de Bopaya

Le "lierre" sur les troncs, c'est le poivre.

Les buissons en bas, au premier plan, c'est le café.

                               On marche autour de l'étang - réservoir

La main, c'est Nathan (poivre et vanille)

Etalage et séchage du café                         Anouk et Ghazal

Madikeri

On s'installe pour 3 jours dans un petit hotel de Madikeri, la capitale de Kodagu (le district du pays Coorg, autrefois autonome et qui le revendique encore parfois), où l'on fait la fête le soir avec tous les amis et famille rassemblés pour l'occasion. Feu de camp et musique Coorg traditionnelle (trompes genre "cors", "clarinettes" très nasillardes dans lesquelles les musiciens soufflent sans interruption, rythme syncopé), danse ancestrale Coorg, très rythmée, surtout un pas de danse en frappant le sol des pieds, pas de chorégraphie très établie. On essaiera de vous passer une vidéo...

 
Vue de notre balcon à Madikeri                      Bopaya en tenue Coorg (sans turban...)

 
L' "ayn" (maison commune) de la famille de Bopaya, et son patio intérieur. On monte au grenier.

 
Madikeri, centre ville                                     Chuni, le magnifique cousin de Bopaya

Puja en l'honneur de 2 arbres

Le lendemain, nous devons entamer 2 jours de mariage : la nièce de nos amis, Kaveri, se marie ici à Madikeri avec un indien de Mysore, Coorg lui aussi. Auparavant, on célèbre une "puja" (messe hindoue) en l'honneur du "mariage" de 2 arbres : un Neem, et un Peepul, qui doivent remplacer 2 anciens arbres déjà "mariés" il y a plusieurs décennies, et qui sont morts. Tout le village est là, et c'est la famille de planteurs qui régale l'assemblée après la puja. Un peu long, mais assez rare pour que l'on prenne patience et qu'on participe.

 
                                                              Voyez-vous le cobra à 5 têtes ?

Mariage Coorg à Madikeri

Les 2 jours de mariage que nous vivons sont les festivités du côté de la mariée. La même chose se passe à Mysore (150 km) du côté du marié. Et le soir du 2ème jour, les 2 familles se retrouvent, chez la mariée. Un mariage Coorg n'est pas tout à fait hindou. Il n'y a en théorie pas de dot, les mariés ne suivent pas le même cérémonial que les hindous traditionels, et leurs croyances dans les dieux sont plus larges (tout élément de la nature, ainsi que les ancêtres peuvent être vénérés comme des dieux).

  Ils passent des heures assis...

Ici, tout est Coorg : la mise en scène recréant la négociation du mariage entre les 2 familles, le coup de théatre en fin de soirée où un cousin empèche la mariée de suivre son mari (jusqu'à paiement "d'un bon prix" pour prouver l'attachement que l'on a pour la nouvelle épouse), la fanfare, les tenues des hommes et le drapé du sari des femmes. C'est super, tout le monde est joyeux (bien joyeux), et pour ne rien gâcher, le niveau d'éducation des 2 familles nous plonge au coeur de l'Inde en pleine évolution entre ses racines et traditions, et la vie du 21ème siècle avec sa diaspora indienne internationale qui rentre au bercail pour les grands événements familiaux.

Album

Le père de Kaveri et son frère.            Bénédiction de Kaveri (par Nathalie, puis Nathan)

 
Arrivée du marié, et de sa famille                   Après la négo, on coupe la haie de palmiers

      
  Eau et nourriture sont bénis pour le couple       La cruche d'eau est transmise entre les 2 familles

   
Le marié prie devant la lampe à huile               Le père de la mariée bénit son gendre

   
  Sudha et Louella en saris de fête                  Danse Coorg (pas très parlant, je vous l'accorde).

Un petit peu tristounet le Noël entre 4 à la maison le 24 décembre au soir. Heureusement, on a ouvert des cadeaux supers le lendemain matin. Merci la famille en métropole ! L'arbre de Noël a rempli son rôle avec dignité. C'est un espèce de pin, tout maigrichon (même adultes, ils sont comme cela), auquel une décoration un peu lourde fait pencher la tête. On a joué la note indienne avec des cloches et des boules en papier maché du Cachemire. Très joli !

La crêche en carton dépliant est un cadeau de nos "maids"

Le lendemain, brunch de roi à l'Hotel Imperial (c'est un peu la cantine des français de Delhi) qui avait tout ce qui va bien pour faire un repas de Noël (y compris la bûche) assez traditionnel. On s'est retrouvé avec 2 ou 3 autres familles "égarées" en Inde pour la saison (déjà connues - les enfants sont en classe ensemble) et c'était bien agréable de manger dans la pelouse au soleil en plein hiver.

Le 26 décembre au matin, départ en avion pour Bangalore et 12 jours de visite du sud de l'Inde.  Le soleil se lève depuis les hublots...

On quitte Delhi sous un temps gris et frais, et on se retrouve 2h1/2 plus tard à Bangalore avec une température idéale (25°). Les polaires restent au fond du sac.

En hiver, à Delhi, il y a beaucoup de concerts, spectacles de danse, etc. Dimanche 17 décembre en soirée, on a voulu voir ce qui était promis dans le programme de la ville (un Delhi-scope en quelque sorte).
Cent charmeurs de serpents ensemble avec leurs instruments traditionnels, faits par chaque musicien : le Been (flute), le Tumba (instrument à 1 corde) et le Khanjari (tambourin). C'est plutôt tentant pour des normands... Comme c'est organisé par le comite de protection de la nature indien, on est prévenu, ce sera sans les serpents car le charmage de serpents est interdit depuis quelques années en Inde (seuls 27% des charmeurs suivent la loi). Nathan n'a pas oublié son appareil photo, et voici le résultat.

La troupe était vraiment heureuse de faire la vedette, et c'est vrai qu'ils sont impressionnants ! Il n'y a pas que les serpents qui se laissent charmer... la musique était envoûtante. Imaginez un bruit (celui du Tumba) ressemblant à un coup de tam tam répététif, lancinant, syncopé en arrière-plan de la mélodie du Been (un son de cornemuse).

Surtout les flûtes (Been) pour commencer

En Inde et nulle part ailleurs...

Sérieux et magnifique petit vendeur.

Un gamin qui attend que le temps passe, au bord de la route.

  Un vélo à foin en ville...

... et un vélo à fauteuils, près de chez nous (devant le portail de nos voisins d'en face). On en a acheté deux grands, avec les dossiers... Ca vous rappelle "Emmanuelle" ?

Sortie d'école

                Paul-André au "clé-minute" local. 

  Traversée simiesque au feu rouge, en plein sur Connaught Place, au coeur business et shopping de New Delhi.

Puisque nous venons de vous promener dans Old Delhi, voici une nouvelle photo : nous avons fait une petite visite d'un temple Jaïn (prononcer "djaïne"), caché au fond d'une allée fleurie du quartier. Presque coquette en comparaison de la grisaille environnante. Joli temple, jolies dorures et sculptures. Anciennes fresques sur les murs. Le vieux guide, ravi de nous faire découvrir ces merveilles -moyennant récompense- nous a expliqué les bases de cette religion.

Les temples, quels qu'ils soient (hindous, jaïns, bouddhistes), sont de toutes les tailles, et à tous les endroits : grands espaces, ou étriqués au milieu de petites habitations denses, très populaires. Parfois, rien ne les laisse deviner jusque sur le palier de l'entrée.

Le Jaïnisme : En quelques mots (inspirés d'un célèbre guide touristique) : fondamentalement non violents, les jaïns refusent les armes et ne mangent aucun animal. Ils sont très peu nombreux en Inde, mais respectés des indiens. Cinq règles majeures : ne tuer aucun être vivant, ne pas voler, se détacher des biens matériels, être chaste et ne pas manger de nuit. Respect au pied de la lettre du précepte "ne tuer aucun être vivant" : on ne mange pas de nuit de peur d'avaler un insecte sans le voir, on porte parfois un linge blanc devant la bouche, histoire de ne pas gober une mouche, et on ne prend pas le bus, car les véhicules tuent les insectes - demandez à votre capot en été. Et on balaie devant sa porte pour ne pas écraser les fourmis. Bien que détaché de tout aspect matériel, ils ont le droit de s'enrichir, et puisqu'ils ne doivent pas tromper leur prochain, on leur fait confiance et les affaires tournent rond. Métiers militaires, agricoles et élevage leur sont interdits ; reste le commerce, les affaires et la joaillerie.
En août, sur les conseils de notre propriétaire, nous avons acheté nos matelas chez un Jaïn. Le "Jaïn Foam Palace" ... environ 12 m2 de showroom au fond d'une allée poussiéreuse , la dite showroom débordant largement sur le trottoir ! Mais ils sont taillés et cousus sur mesure selon nos souhaits.
Ici, on porte souvent le nom de sa religion - autre exemple, les Sikhs ont tous une partie de leur patronyme se terminant par "Singh", qui les identifie instantanément, même s'ils ne portent pas leur fameux turban.

Et enfin, une note poétique pour clore ce chapitre, voici la photo que nous vous avions promise : notre cadeau de Diwali, la statuette en plastique qui sent le pétrole mal raffiné, dont la pâte semi-rigide n'est toujours pas sèche (voir le chapitre "Octobre et les festivals" !) et que nos maids nous ont gentiment offerte. Dans la même collection, j'aurais vraiment préféré un dieu hindou...

La petite vidéo ci-jointe est une balade en rickshaw (vélo avec charette pour 2 ou 3 personnes) à travers les ruelles d'Old Delhi, un dimanche, jour de fermeture des magasins. Nous n'aurions pas pu circuler autrement qu'à pied un jour de marché, tant la foule est dense. Les couleurs sont plutôts dans les tons rideaux de fer, mais on devine l'ambiance du quartier quand même.
On était en août, deux rickshaws se suivaient : un avec Nathan, Anouk et Paul-André (Nathan filme) et derrière, Coline et Nathalie. Bonne balade !